Histoire du RMCPC
Deux conférences internationales parrainées par la Fédération canadienne des municipalités (FCM), le United States Conference of Mayors, le Forum Européen pour la sécurité urbaine (EFUS), et la Communauté urbaine de Montréal, tenues à Montréal en 1989 et à Paris en 1991, ont suscité un nouvel engagement à rendre les villes plus sûres en s’éloignant des approches punitives (police, tribunaux et incarcération) pour plutôt investir dans des efforts multisectoriels (éducation, logement, santé, services aux jeunes, etc.) afin de d’aborder et de prévenir les causes de la criminalité.
En 1993, le Comité parlementaire Horner a recommandé au gouvernement fédéral d’assumer, en collaboration avec les provinces et les municipalités, un rôle de chef de file national en matière de prévention de la criminalité. Il a également recommandé au gouvernement fédéral de réserver à la prévention de la criminalité 5% du budget consacré au système pénal. Le Comité Bordeleau a formulé des recommandations semblables à l’intention de la province de Québec.
En 2003, 120 praticien.nes, élu.es, décideur.ses et chercheur.es se sont rassemblé.es dans le cadre d’un symposium national sur la prévention de la criminalité, dans la région de Waterloo, en Ontario, qui a mené à l’élaboration d’un Programme pour un Canada plus sûr.
En 2006, avec l’appui financier du Centre national de prévention du crime (CNPC), l’Institut pour la prévention de la criminalité (IPC) de l’Université d’Ottawa a invité des acteurs clés de 14 municipalités canadiennes à faire partie de ce qui est maintenant le Réseau municipal canadien en prévention de la criminalité. En 2007, en collaboration avec le RMCPC, l’IPC a publié un rapport intitulé Making Cities Safer : International Strategies and Practices, qui analyse les stratégies canadiennes et étrangères de prévention de la criminalité qui sont fondées sur des données probantes.
En 2008, l’IPC a rendu visite à chaque communauté membre du RMCPC afin d’identifier les stratégies de prévention de la criminalité efficaces à l’échelle municipale. Cela a donné lieu à l’élaboration d’un rapport intitulé Rendre les villes plus sûres : Quelques stratégies et pratiques canadiennes, faisant état des éléments importants pour obtenir de résultats tangibles et permanents. Ces éléments incluent une volonté politique claire et affirmée, un financement durable, un centre de responsabilité pour les efforts municipaux de prévention de la criminalité, un plan stratégique et un engagement continu du public.
En 2009, en collaboration avec le RMCPC, l’IPC a élaboré des Pistes d’action qui font état des mesures concrètes favorisant la prévention de la criminalité. Les sujets abordés dans ces documents comprennent : les modèles de gouvernance pour les efforts municipaux de prévention, les services pour les jeunes, les personnes autochtones et les femmes, ainsi que la planification urbaine. Parallèlement, l’IPC a animé un groupe de travail national sur la prévention de la criminalité, rassemblant des organisations nationales et des praticiens communautaires qui ont recommandé d’investir davantage dans la prévention de la criminalité par l’entremise du développement social, notamment au niveau municipal.
En 2015, le RMCPC a lancé un projet de trois ans intitulé « Renforcer les capacités des municipalités pour une prévention efficace du crime ». Ce projet a été réalisé en partenariat avec des spécialistes en prévention de la criminalité de l’Université d’Ottawa et avec l’appui financier et la collaboration du Centre national de prévention du crime. Le projet a pris fin en septembre 2018. L’évaluation de celui-ci a montré qu’il a considérablement amélioré la capacité du RMCPC à devenir une communauté de pratique et à exploiter les connaissances en matière de prévention de la criminalité, à l’instar d’autres réseaux tels que le Forum européen pour la sécurité urbaine, qui ont considérablement fait progresser divers pays dans leurs efforts pour augmenter les investissements dans la prévention de la criminalité afin de rendre ceux-ci plus sécuritaires.
Suite à la croissance constante du nombre de membres, le RMCPC s’est constitué en organisme à but non lucratif en 2020, représentant plus de 100 communautés à travers le Canada et environ 50% de la population canadienne. Le RMCPC continue de soutenir ses membres pour faire progresser la prévention de la criminalité, la sécurité et le bien-être dans les collectivités à travers le Canada et collabore de plus en plus avec des partenaires internationaux, notamment l’ONUDC, le programme Safer Cities de l’ONU-Habitat, Peace in Our Cities, le Forum allemand sur la sécurité urbaine et le Forum européen pour la sécurité urbaine.